Shabby or not shabby

La nouvelle maison ne vous ouvre pas encore ses portes mais sa déco se prépare déjà depuis plusieurs semaines ; des Olonnes à la Dronne, des centaines de kilomètres, des paysages bien différents mais toujours une déco maison, toujours des oiseaux, toujours des livres, toujours le goût d'une joyeuse et chaleureuse accumulation...

Il a été enfin trouvé, le cottage périgourdin, il a été trouvé au bout de deux ans de patientes recherches. C'est une modeste maison du début du siècle dernier, oui mais... avec  un vaste jardin pour que Nala puisse gambader, une jolie grangette pour notre atelier, une petite remise en pierres pour nos kakarikis et mes animaux en papier et, cerise sur le gâteau...

... une rivière claire qui bruisse au fond du parc, une rivière qui abrite paraît-il des moules perlières dont le moyen de locomotion est la truite fario, blabla truite.

La maison  va être parée dans le style shabby minnien, mais patience...  quelques travaux sont indispensables. En attendant, dans la maison d'Olonne, s'accumulent les choses les plus  diverses destinées à la future installation.  Mais au fait, d'où vient le mot "shabby"?

Shabby : miteux, minable, loqueteux, dépenaillé, usé, moche... rien de bien engageant, à en juger les synonymes trouvés grâce à diverses sources d'information... et pourtant le shabby plaît à certains, c'est un style qui correspond bien à un souci de "déconsommation" actuel. On achète dans les vide-greniers ou les brocantes, on ponce, on repeint, on patine, on relooke... et avec un peu de patience, d'huile de coude et de savoir-faire, on meuble sa maison à moindres frais...

J'ai toujours préféré ce genre de déco un peu surannée ; les magasins de meubles me donnent le blues, nous n'y achetons que nos matelas. Je dirais avec je ne sais quel écrivain : "Que de choses dont je n'ai pas besoin !" Je préfère des objets qui ont une histoire ; les autres, les neufs plus ou moins coûteux, me laissent indifférente...

Ma déco shabby  est cependant un peu plus colorée que celle des magazines ; il y a beaucoup de créations, beaucoup de livres, et les animaux n'y sont pas naturalisés comme dans certaines compositions d'un goût douteux (poussins, canetons, oies... trophées de chasse, quelle horreur !) mais bien vivants ou en papier, réalistes ou costumés comme pour un bal à Venise.

Avant de m'orienter vers les oiseaux et vers une technique plus personnelle, j'ai réalisé quelques animaux musiciens en suivant les cours des ateliers  en ligne de Laetitia Miéral (Merveilles en papier).

En attendant d'emménager dans notre nouvelle "Maison des Oiseaux" je rassemble ici tout ce que  nous allons emporter... Notre maison ressemble de plus en plus à un bric-à-brac...

Des coussins que je recouvre régulièrement d'un tissu plus frais car il arrive qu'ils séjournent un peu trop longtemps sur la terrasse ou sous les pattes du chien.

Des bougeoirs : je ne résiste jamais quand j'en trouve, surtout quand ils sont un peu tarabiscotés ; une sous-couche d'acrylique blanche, une couche de peinture couleur ficelle, un peu de patine, quelques points d'usure obtenus au papier émeri lorsque la peinture est bien sèche, un peu de dorure (facultative), de la cire incolore, le même procédé que pour les meubles.

Des lampes :

avant : retour de chine, un joyeux pêle-mêle d'abat-jour...

après : des lampes que vous ne trouverez nulle part ailleurs.

  

J'ai toujours des pieds et des abat-jour d'avance : un jour j'achète l'un, un autre jour l'autre (à un euro pièce on ne risque pas le surendettement). Mais comme il est fréquent que l'un ne convienne pas à l'autre il faut repartir en exploration. 

Encore une marotte, les vieilles dentelles, souvent jaunies, qu'il faut blanchir... Parfois une mauvaise surprise : un petit trou, une tache indélébile ; vite, broder une fleur ou une coccinelle.

Les suspensions à pampilles attendent sagement  leur tour elles aussi car elles ont été achetées il y a longtemps mais n'ont pas trouvé le lieu approprié pour briller de tous leurs feux.

La vaisselle est dépareillée, chinée pièce par pièce : un seul impératif, que ce soit du Limoges décoré de bouquets de roses à dominante rose. La porcelaine fine est translucide, on doit voir l'ombre de ses doigts au travers.

Et encore des miroirs, des paniers, des cages, des nichoirs, des objets en fonte ou en zinc pour le jardin... aurons-nous assez de place ?

Le hibou qui garde l'entrée a été  conçu à partir d'un bois flotté ramené de la plage de la Paracou, un autre bois trouvé sur le sable a été décoré d'oiseaux échassiers. Ils iront en Périgord raconter les grèves et les marais du pays des Olonnes.

Des galets plats rapportés de nos promenades littorales. C'est sur ce support que j'ai peint mes premiers oiseaux.

Le feutrage à l'aiguille a occupé quelques soirées... C'est un travail de patience, appris chez la créatrice Odile Bailloeul  près de Sainte-Hermine, qui m'a permis de créer des tableaux de laine. Ce tout petit rouge-gorge a demandé des heures de feutrage (et plusieurs aiguilles...)

Et un jour grâce à une fée j'ai découvert la magie du papier... mais ceci est une autre histoire, une histoire de passion qui fera l'objet d'un prochain article.

A bientôt en Périgord !