samedi 19 décembre 2020

Un Noël de papier

 
 
Ce Noël 2020, quel drôle de Noël, Noël plein d'entraves et d'interdits : couvre-feu, pas de déambulation nocturne entre des chalets illuminés, pas de soirée cinéma, pas de restau pas de bistrot... Six à table pas un de plus, distanciation, précaution, méfiance... Si nous avions pu savoir cela l'an dernier nous serions sortis tous les soirs, nous aurions invité davantage de monde, nous aurions siroté notre vin chaud dans la rue jusqu'à minuit, festoyé pendant tout décembre...

Bon, on ne va pas ressasser, c'est totalement improductif, on va faire comme si le monde tournait rond et on se lance dans des décos maison... Même si le père Noël, étant donné son grand âge, ne prendra peut-être pas le risque de venir se contaminer sur la Terre pour remplir sa mission, même si... il faut jouer le jeu : je décide de concocter un Noël très personnel à partir de matériaux rudimentaires, un Noël de papier et de végétaux, un Noël nature et écolo, un Noël champêtre et peu conventionnel (on sera plus près des fables que de la traditionnelle crèche). 

Ce sera un pied-de-nez à la morosité ambiante ; en même temps ces décors éphémères, ces objets de pacotille, ces créations d'une apparente fragilité sont en réalité moins vulnérables que des poteries et leur mise en scène sera un clin d'œil à l'époque incertaine que nous traversons...

2021 sera une autre année, nul ne sait si elle sera meilleure.

Si dans la grisaille de décembre mes modestes installations arrêtent l'œil du promeneur, tant mieux... mais même si personne ne s'y intéresse, peu importe, j'aurai eu la joie ineffable de la création, celle qui n'a pas de prix.

Tout un programme, voyez plutôt...

samedi 3 octobre 2020

Un été malgré tout

 
Un été entravé, un été masqué, un été hydroalcoolisé, un été distancié, un été empoisonné... mais un été chaud et ensoleillé, un véritable été quand même.
Les fêtes de village ont été annulées, les concerts supprimés, les visites limitées, les voyages réduits au minimum... Pas de quoi se réjouir, et pourtant il y eut de très bons moments, il en reste d'excellents souvenirs... De vide-greniers en joyeuses agapes en comité restreint, de petites virées en heures créatives dans la fraîcheur de la grange, de nuits à la belle étoile en siestes au bord de la rivière,  ce fut malgré tout  un bel été (ou presque)...  Cliquez ici.
 

dimanche 7 juin 2020

La Fête du Vert...

La fête du vert marquait le cycle du renouveau au Moyen Age : après la dormance d'un hiver qui était certainement plus rigoureux que les nôtres on saluait le retour des feuilles... Pourtant le vert, symbole du printemps et de l'amour naissant, fut aussi une couleur dont on se méfiait pour ne pas dire maléfique avant de devenir la couleur de l'écologie.

J'ai regretté de ne pas assister au réveil printanier lors de mes années citadines ; cependant je le traquai parfois au coin d'une rue, parcimonieux, sur les marronniers de l'avenue à Lille ou sur un tilleul manceau qui se hissait au-dessus des toits.

Mais je l'ai manqué aussi dans la monotone forêt landaise, je l'ai manqué surtout pendant la dizaine d'années que j'ai passées en bord de mer : les marais vert-de-gris ou d' argent plus ou moins sombre selon l'heure et le temps, les tamaris qui rosissaient au printemps, les grèves et les dunes blondes, l'océan aux couleurs d'orage, toute cette palette certes nuancée ne changeait guère au fil des saisons...


Je l'ai manqué enfin au bord de la mer turquoise à Antibes : émerveillée au début par ces hivers de palmiers et de mimosas, je me suis lassée d'un paysage qui ne variait jamais. 



Pendant toutes ces années j'étais en manque de verts, le printemps n'éclatant pas comme dans les pays de feuillus. Les changements de saison se faisaient imperceptibles alors que j'aime les surprendre au cours de mes promenades : la mésange qui zinzinule dès janvier comme la rouille qui festonne les feuilles en juillet sont autant de prémices de la saison à venir.
Ici comme sur les bords de Loire où j'ai vécu quelques années, je suis gâtée : sur la frange méridionale du Périgord Vert, le pays de Dronne, à la belle saison, devient un enchantement de verts, le vert triomphe partout et fait vibrer les autres couleurs... c'est ma Fête du Vert...

samedi 2 mai 2020

Il est où le bonheur ?

Allons allons, essayons de rester positifs...
On le savait pourtant que ces modes de vie tellement aberrants, ces calculs de rentabilité, cette fichue croissance, ce "toujours plus" dénoncé depuis des décennies, on le savait que tout ça n'aurait qu'un temps et ne pourrait que nous conduire dans le mur, mais ceux qui le disaient étaient considérés comme de tristes rabâcheurs du "c'était mieux avant"...
Les hommes avec toute leur science et leur civilisation se croyaient plus forts que tout...
Eh bien non, eh bien nous y voilà...


Pour camoufler ses rides, il n'y a pas mieux...
Mais comme elle était belle notre vie d'avant, sans masques et sans plexiglas, sans gel désinfectant et sans postillons méchants ! Elle a été, elle ne peut plus être, pour le moment du moins, sauf pour des irresponsables comme nous en connaissons tous et qui dans certains pays sont aux manettes, hélas !  Je crains que tous n'aient pas bien compris la leçon, je suis assez peu optimiste, l'homme n'est pas l'être le plus fiable de la création, loin de là !
Alors comment vivre avec ça ?
Chacun fait comme il peut, sachant que si l'on veut aider les soignants surmenés il faut être raisonnable... Il est évident que cette réclusion imposée est plus facile à la campagne. La trop grande ville que certains encensent m'effraie de plus en plus (ne croyez pas que je n'y aie pas goûté, j'ai eu ma période citadine, et dans une très belle ville encore.) Si vous êtes citadins et fiers de l'être vous pouvez tourner la page : vous aimez l'asphalte, les restaurants, les vitrines, les galeries commerciales, le shopping, les sorties nocturnes multiples et variées ? Vous adorez prendre l'avion pour aller trois jours à Pétaouchnok, grand bien vous fasse...
Je préfère rester chez moi, dans cette modeste maison qui n'est qu'en partie réaménagée, dans ce jardin qui n'est pas entouré de murs mais de grands arbres, dans ce village que nous avons choisi, avec juste quelques petites échappées raisonnables quand des temps meilleurs viendront et s'il est encore possible de circuler sans être déguisé en cosmonaute : ce bonheur du nid, il paraît que ça s'appelle le nesting... Eh bien depuis longtemps je faisais du nesting sans le savoir... Trop limité comme horizon dites-vous ? Peut-être, et après ?... Voyez plutôt, c'est ici...

jeudi 26 mars 2020

Drôle de printemps

https://ducotedechezminne.blogspot.com/p/blog-page_33.html
21 mars 2020, jour d'équinoxe, nous sortons de l'hiver... mais un autre hiver, hélas, s'est abattu sur nous, nous obligeant à hiberner alors que nous sommes  au premier jour du printemps...
Notre ennemi invisible que je ne veux pas nommer, vous ne le connaissez que trop, assiège la planète. Les hommes ont trop abusé d'elle pour ne pas se sentir un peu responsables de ce qu'il nous arrive, des esprits qu'on disait chagrins avaient depuis longtemps sonné l'alarme, certains ricanaient haut et fort de leur pessimisme qui n'était que de la lucidité...
Devant l'irrémédiable montée vers un pic dont on ignore tout il convient de rester philosophe, et  chacun réagit à sa façon face à cette nécessité nouvelle : rester chez soi... Entre les récalcitrants inconscients du danger qu'ils représentent et ceux qui se transforment en momies pour aller acheter leur pain j'essaie d'être prudente tout en essayant de préserver une certaine sérénité...

vendredi 14 février 2020

Secrets de truffe


On ne vit pas en Périgord sans tomber dans une addiction bien inoffensive et dont on ne cherchera jamais à se défaire. Périgord, écrin de centaines de châteaux et d'églises romanes, terroir de vignes et de noyers, région de bien-vivre et de gastronomie, terre de parler chantant et de manger grassement, terre de chênes noirs et rabougris, de sols rouges et de causses creux peuplés de bêtes bondissantes, terre de Préhistoire et d'Histoire tumultueuse dont le Brexit est le dernier avatar...


Périgord des Pétrocores qui  abrite dans des monastères perdus des bonzes en robes rousses et qui voit passer sur ses chemins des pélerins de Compostelle, Périgord dont la tradition d'hospitalité n'est plus à démontrer, Périgord terre de toujours et de tous. Lascaux, Biron, Beynac, Brantôme, Hautefort, Bergerac, Sarlat, noms prestigieux dont certains sont connus bien au-delà des frontières à divers titres... Périgord terre de conf(l)its dont les plus récents opposent les amateurs de vin aux buveurs d'eau, ou encore les amateurs de magrets aux mangeurs de salade...
Mais une seule richesse réconcilie chez nous les veganes et les spécistes, un champignon capricieux qui est le plus terrien des auxiliaires de la haute gastronomie, un produit présent sur les tables les plus étoilées comme sur la toile cirée des cuisines les plus modestes :


Cette richesse c'est la truffe, notre diamant noir, la mélanosporum qui est d'ici et qu'on essaie d'acclimater ailleurs avec plus ou moins de bonheur, la truffe elle aussi menacée par le réchauffement climatique... Vous savez de quoi je parle ? Sinon c'est ici...

vendredi 24 janvier 2020

Fantaisies pour une grange

La Grange aux Oies, c'est le lieu dont nous rêvions depuis longtemps, un lieu pour la création, un lieu pour nos idées les plus farfelues... Chaque chose a trouvé sa place dans ce qui ressemble au premier abord  à un joyeux bric-à-brac... C'est un lieu à l'écart de l'agitation et des rumeurs du monde, un lieu pour écouter de la musique, lire, boire du thé, regarder danser les flammes du poêle, recevoir des amis autour d'un verre, mais surtout un lieu pour dessiner ou peindre, pour broder, pour sculpter de la laine ou du papier, pour exposer... un lieu sans chichis et sans prétention où tout a été fait maison, car il devient de plus en plus évident dans ce satané monde de l'hyper-consommation que le savoir et le savoir-faire sont des valeurs à préserver... Un lieu de bien-être et de poésie, un lieu où les objets d'hier trouvent un second souffle, où des tableaux, des personnages et des saynètes naissent de nos mains... Entrez donc et découvrez notre univers, c'est ici...