Noël à La Grange aux Oies

Le pari n'est qu'à moitié tenu : la grange n'a pas son poêle, nous n'aurons donc pas de feu de bois pour Noël. En attendant, des radiateurs électriques tellement esthétiques et si peu encombrants, merci le chauffagiste, suppléeront au poêle Arlésienne... et de vieux tapis protègeront les endroits vulnérables car le carrelage, posé trop tardivement, n'est pas assez sec pour être nourri. Grâce aux travaux retardés, rien n'est prêt... Pour se consoler relire Jean-Paul Dubois : "Vous plaisantez Monsieur Tanner", hilarant et tellement vrai !

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Les oies sont en piste pour le grand soir...
Les oies du dehors d'abord, qui observent d'un oeil dubitatif nos allées et venues entre les Pipistrelles et la grange ; qu'elles soient rassurées, elles ne figureront pas au menu du réveillon comme c'est le cas sur tant d'autres tables (pourtant elles sont dodues à souhait), chez nous on ne mange pas la déco, encore moins les animaux de compagnie...


Les oies du dedans ensuite, plus à l'abri que leurs bavardes consoeurs, vous invitent à découvrir leur décor éphémère...

Pour ouvrir le bal, un paon blanc en papier sous sa cape de gala...

J'aime la plume sous toutes ses formes et ce premier Noël de notre grange sera un hymne à la plume ou ne sera pas...

D'abord une fine plume en exergue de ce billet, l'une des meilleures plumes gourmandes du siècle passé : "On naît gourmet ; le vrai gourmet est celui qui se délecte aussi bien d'une tartine de beurre que d'un homard grillé, si le beurre est fin et le pain bien pétri" (Colette) ; la sagesse même, non ? A méditer avant de se ruiner en truffes et en crustacés...


Une autre plume, plus contemporaine et plus proche de moi puisqu'il s'agit de Jean, qui aura en cette année 2020 le plaisir de recevoir le prix Jean Aubert et de voir son troisième recueil édité, son plus beau cadeau de Noël ! En attendant la gloire mon poète favori délaisse les rimes pour les outils de travail... On naît poète, on devient bricoleur... qui a dit que c'était incompatible ?


L'entrée de la grange, parée de quelques branches de houx, notre lieu de vie et de création désormais, qui fait face aux Pipistrelles. Un séjour qui ne jouxte pas la maison ? Et pourquoi pas ? Quelques mètres seulement les séparent. Quand il pleuvra dites-vous... ne soyez pas pessimiste, nous verrons bien.


Les rideaux sont des toiles à beurre, assez denses pour les fenêtres, plus aériennes et translucides pour la vaste porte d'entrée, toiles achetées un jour de fortes pluies et d'embourbement dans les vignes de l'Entre-deux-Mers ; il a fallu se faire remorquer, le dépanneur a dû nous prendre pour des citadins un peu demeurés qui ne savent pas ce qu'est la glaise. Désormais nous ne pouvons regarder nos rideaux sans penser à cette mésaventure, encore des objets qui nous parlent...
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Un double défilé d'oies appliqué sur une toile écrue orne la fenêtre du sud, des oies qui animent notre pré et l'entretiennent depuis le printemps... ici pas de défection, le pari est tenu, ces diligentes artisanes ont rempli leur mission.



Les attitudes fantaisistes des applications textiles m'ont été soufflées par leur ballet si gracieux : dans les flots ou sur le pré, ce sont d'infatigables danseuses !



Le sapin épicéa embaume, ravi d'abriter tout un peuple ailé dans ses branches et d'être enguirlandé de plumes. Pour une fois il n'est pas relégué dans un coin mais trône en majesté, il y a de la place !.


Notre premier thé dans la grange, au milieu du chantier, moment de répit entre deux aménagements, un thé festif aux épices accompagné de biscuits-oies faits maison et de navettes niçoises offertes par l'ami Fred...


Petit hommage à Lascaux qui n'est pas si loin, tableau de laine feutrée sur support textile, qui cache le compteur électrique.


Des cages, discrètes ou scintillantes ; un chandelier mural poudré d'or pour la circonstance orne une vieille persienne. Le mouton  captif est un clin d'oeil à notre belle-soeur bergère...


Des oies brodées, des cailloux d'or, rappel d'une légende de la haute Dronne, la rivière sauvage qui s'assagit ici ; récemment elle fut plus turbulente, recouvrant ses berges et les prés de Corneguère qui étaient devenus des étangs ; la cascade du moulin faisait un bruit d'océan, nous rappelant nos hivers vendéens, les oies étaient ravies de patauger dans une mare au fond de leur pré...


Des hellébores blancs, la fleur qui m'émeut le plus car elle s'épanouit quand les autres ont abdiqué ; celle-ci est en pot, celles du jardin, en pleine terre, tardent à fleurir.


Des tableaux textiles qui n'auraient peut-être jamais vu le jour si je n'avais pas croupi tout l'automne au coin de mon feu ; que de temps passé à pousser l'aiguille, entre deux  chapitres ou entre deux grilles, pour supporter l'immobilité obligatoire !
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Et puisque les oies sont les reines ici, Nils Holgërson n'est pas oublié, pardon pour la naïveté du tableau, l'un des premiers que j'aie commis avant de m'apercevoir qu'il valait mieux laisser à d'autres le soin de peindre. De temps en temps j'y reviens cependant, j'ai des fonds de tubes à terminer...


Les tableaux de Jean, c'est plus sérieux, c'est plus sombre aussi, mais aussi magique que ses poèmes  ; quand ils sont très colorés et très abstraits ne vous méprenez pas : il s'agit de sa palette..
 

Son installation n'est pas encore prête, la table du souper de Noël non plus, ce sera pour le prochain article...

En attendant très bon Noël à tous !


Une journée entière à les regarder s'activer dans la grange, quel ennui !

10 commentaires:

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    1. Très bien, tu verras, nous assumons malgré les contretemps...

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  2. Qu"oie" dire de plus... c'est un charmant billet :)
    Belles fêtes de fin d'année
    AA

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  3. bjr, que de belles réalisations, l'immobilité forcée vous a permis de réaliser de jolis travaux d'aiguilles, la grange toute parée pour les fêtes, il n'y a plus qu'à en profiter. Bonne fêtes de fin d'année

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    1. J'ai apprécié votre commentaire, il faut effectivement essayer de jouer la partition le plus positivement possible malgré les aléas, c'est ce que je souhaite à tous pour la nouvelle année... Merci à vous et bonne soirée, à l'année prochaine !

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  4. Chauffage ou pas chauffage, dans le décor de rêve que tu as créé pour la grange aux oies, les fêtes de fin d'année ont du être réussies.Ce doit être un lieu bien plaisant pour venir y prendre le thé, les après-midi d'hiver lorsque la lumière décline et que le besoin d'un réconfort se fait ressentir. Je lorgne sur ces adorables biscuits maison en forme de cygne ? ( ils me font plus penser à des cygnes qu'à des oies ) qui me rappellent mon séjour dernier à Bruges ! Bises Marie *

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    1. Bonjour Marie, très bonne année à toi et à ta famille qui s'agrandit. Les fêtes à la grange ont été très réussies malgré le problème du poêle, il faisait chaud grâce aux radiateurs et au champagne. Dommage que tu habites si loin pour le thé et les gâteaux-cygnes (j'en conviens, mais mes oies dans l'eau cet été prenaient des airs de cygnes, ces vaniteuses !); La suite par mail, bises, Minne

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