dimanche 7 juin 2020

La Fête du Vert...

La fête du vert marquait le cycle du renouveau au Moyen Age : après la dormance d'un hiver qui était certainement plus rigoureux que les nôtres on saluait le retour des feuilles... Pourtant le vert, symbole du printemps et de l'amour naissant, fut aussi une couleur dont on se méfiait pour ne pas dire maléfique avant de devenir la couleur de l'écologie.

J'ai regretté de ne pas assister au réveil printanier lors de mes années citadines ; cependant je le traquai parfois au coin d'une rue, parcimonieux, sur les marronniers de l'avenue à Lille ou sur un tilleul manceau qui se hissait au-dessus des toits.

Mais je l'ai manqué aussi dans la monotone forêt landaise, je l'ai manqué surtout pendant la dizaine d'années que j'ai passées en bord de mer : les marais vert-de-gris ou d' argent plus ou moins sombre selon l'heure et le temps, les tamaris qui rosissaient au printemps, les grèves et les dunes blondes, l'océan aux couleurs d'orage, toute cette palette certes nuancée ne changeait guère au fil des saisons...


Je l'ai manqué enfin au bord de la mer turquoise à Antibes : émerveillée au début par ces hivers de palmiers et de mimosas, je me suis lassée d'un paysage qui ne variait jamais. 



Pendant toutes ces années j'étais en manque de verts, le printemps n'éclatant pas comme dans les pays de feuillus. Les changements de saison se faisaient imperceptibles alors que j'aime les surprendre au cours de mes promenades : la mésange qui zinzinule dès janvier comme la rouille qui festonne les feuilles en juillet sont autant de prémices de la saison à venir.
Ici comme sur les bords de Loire où j'ai vécu quelques années, je suis gâtée : sur la frange méridionale du Périgord Vert, le pays de Dronne, à la belle saison, devient un enchantement de verts, le vert triomphe partout et fait vibrer les autres couleurs... c'est ma Fête du Vert...