Chers oiseaux



Souvenir d'un sujet de rédaction donné il y a bien longtemps au collège : "Et si demain tous les oiseaux devaient mourir..."



A l'époque c'était pure fiction, une fiction qui m'inspira mais ce que j'écrivis m'horrifiait... J'étais loin de penser qu'un jour on parlerait de la disparition de nombreuses espèces, de la raréfaction des oiseaux qui enchantaient mon enfance... Et si demain...


Aujourd'hui  ils me ravissent toujours autant : je les attire dans mon jardin, je les contemple, je les photographie, je les peins, je les brode, je les confectionne en papier ou en tissu... Je pourrais me passer de bien des loisirs conçus par les hommes, je ne pourrais pas me passer des oiseaux...

 

Certains vivent avec nous (pas toujours en cage) et sont bien gâtés.


D'autres sont les sauvages, comme cette mouette dont j'ai saisi le pas de kasatchok dans le grand vent du remblai.
Mouettes et goëlands bavards sont nombreux ici en toutes saisons. Certains Sablais pestent car les fientes salissent les balcons et les voitures, ils appellent nuisances ces blancs oiseaux des mers et voudraient faire casser tous les oeufs, ils ignorent sans doute qu'il y a des problèmes plus graves.


Les flamants roses, d'un rose si corail qu'il en devient suspect, empourprent un coin du zoo des Sables. Les pies sont intriguées par tant de couleur, elles qui sont toujours en noir et blanc.

 
Mais je les préfère ici, plus pâlots certes mais en liberté sur l'étang de Bages près de Narbonne, pêchant tranquillement un soir d'hiver, quand les marais ne résonnent plus que de leurs drôles de coassements.

Les cygnes se réunissent parfois dans nos marais pour une conférence de cygnes mais vont généralement par deux et font leur nid sur les îlots herbeux ; il m'est arrivé d'apercevoir, derrière une touffe de tamaris, de minuscules têtes grisâtres qui me rappellent le vilain petit canard du conte d'Andersen.

En quittant notre maison nous abandonnons trois nids d'hirondelles, nous espérons qu'ils seront préservés. Nous avons vu qu'il y en avait plusieurs dans notre future grange, et on nous a dit qu'il y avait aussi des chauves-souris... Tant mieux !


Un pauvre Gris du Gabon crie sa solitude au fond de l'animalerie ; il coûte 1490 € (plus la cage, qui n'est pas donnée non plus). Quand je m'arrête pour lui tenir compagnie, il danse pour moi sur son perchoir. Quand je m'éloigne il m'appelle désespérément. Quand il sera enfin vendu il sera remplacé par un autre, hélas ! On n'est pas toujours fier d'appartenir à l'espèce humaine.



Dans la vaste roseraie de Cavriglia en Toscane les paons vous accueillent en paradant, déployant tout leur attirail  et tournant sur eux-mêmes pour mieux vous montrer leurs riches ocelles. Ils cherchent à vous épater, on dirait des hommes...


Encore des plumes, mais qui ne volent guère...

Les poussins et les canetons du voisin naissent dans une couveuse électrique. Un jour une cane préféra pondre ses oeufs dans notre haie et les couver elle-même. Elle n'aimait pas le progrès. 

 
















Notre poule noire est aussi traditionaliste...
N'est-ce pas mieux ainsi ? Evidemment c'est moins rentable.

 

Ceci m'inspira un tableau. Aujourd'hui la poussinnette pond à son tour.


Des canards libres en rangs d'oignons sur la rive de l'Auvézère ; ils ne nagent plus car c'est l'hiver et l'eau est glacée. Ils attendent des jours meilleurs, figés et taiseux ; ne faites donc pas cette tête-là, il y a pire comme sort, n'avez-vous pas entendu parler de l'enfer des usines à magrets ?

Petite chronique kakarikienne

 

18 décembre 2012
Une déco de Noël dans le sapin ? Non, c'est Kakariki 1°, qui est venu frapper du bec à notre porte quelques jours avant Noël dans notre précédente maison. Il déménagea avec nous, passa l'hiver en liberté dans le séjour, heureux d'être au chaud. Au printemps nous lui trouvâmes des copains mais ces deux-là étaient très amoureux, ils ne s'intéressèrent guère à lui.

Leur histoire commença comme toutes les histoires... ( Nous avons flouté les protagonistes de cette scène brûlante) ; Kakariki 1° resta donc seul, contemplant tristement les ébats des autres...


Et puis un beau jour de fin août...
Trois semaines de patience, et voilà le nouveau-né, tout rose et blanc ; il n'y en a qu'un, c'était bien la peine de couver cinq oeufs. Mon dieu qu'il est laid ! Kakariki 1° est toujours seul dans son coin.


27 août
Kakariki 4° a encore sa forme d'oeuf ! On dirait une énorme tique (ou un abcès, enfin quelque chose de très appétissant).

29 août
Il se déploie, il ouvre les yeux mais c'est un monstre ! Ils l'ont complètement raté ! Il faudrait qu'ils le refassent...



31 août
Il met des plumes sur ses petites ailes, mais ça ne s'arrange pas question look. Tiendra-t-il un jour sur ses pattes ?


7 septembre
Enfin le vert s'installe, cependant il n'y a guère de mieux sur le plan esthétique.


12 septembre
Non , il n'est pas si laid, et il commence à tenir sur ses pattes. Nous voici rassurés !



15 septembre
De plus en plus verdoyant, l'oeil de plus en plus rond : et le monstre devint oisillon...

1° octobre
Maintenant Kakariki 4° est devenue aussi jolie  et aussi gourmande que ses parents... C'est une demoiselle, un peu plus claire que les deux autres. Notre solitaire  semble la trouver à son goût, elle répond à ses avances, il ne se sent plus si seul. Mais il n'a pas le droit de partager leur repas, Kakariki 2° est un dominant...


Et voilà, nous l'avons mariée à notre célibataire de l'autre cage, car il en a fallu une.autre, les parents ne supportant pas leur gendre... ça arrive !
Kakariki 1°est tout heureux : il a trouvé sa jeune princesse...


Comme les deux autres, le couple a droit à ses moments de liberté ; pendant que Kakariki 1° trône sur le grand miroir, madame s'intéresse aux livres qu' elle adore... pour en faire des confettis. Elle festonne les plantes vertes, c'est une artiste, notre kakarikite. Elle pond abondamment, elle couve longtemps, rien ne se passe... Heureusement car il faudrait acheter une troisième cage. Nous habitons chez nos kakarikis depuis six ans... Fin de l'histoire.


Pour terminer, toujours des emplumés, en papier cette fois, pour un clin d'oeil au prochain article...


J'ai réalisé cette famille Chouette avec des tickets de caisse, pour un débat sur la surconsommation dans un lycée du Loiret (et pour mon amie Valérie, qui animait ce débat).


Mon petit rouge-gorge, mon oiseau emblématique, vous dit à bientôt !

2 commentaires:

  1. Trop mignon le feuilleton du bébé kakariki! Et j'ai maintenant la chance d’héberger un autre spécimen en papier! Bisous
    Clm

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