Mes bidouilles

"Mes bidouilles" fait quelques clins d'œil à d'autres articles, "Zanimots" et "Shabby"...
J'ai toujours bidouillé, même lorsque j'avais moins de temps... mais justement parce que je manquais de temps le chef-d'œuvre restait souvent inachevé... J'ai toujours souffert d'une bidouillite rentrée qui m'a permis toutefois de m'exprimer quelque peu dans mon métier : confectionner des coiffes de dieux égyptiens, des costumes de théâtre ou des marionnettes pour préparer des spectacles scolaires m'a sûrement plus exaltée qu'enseigner les charmes de l'accord du participe passé ou faire apprécier un texte de Flaubert ou une tirade de Molière (ce que j'ai fait très sérieusement cependant)... J'avais gardé des photos de ces spectacles dans un recoin du grenier, les rats les ont mangées, je n'ai plus que des souvenirs...
A la maison déjà je peignais des meubles, je me souviens d'un improbable double tableau sur les portes d'un vieux buffet que j'ai abandonné ensuite dans une  remise. J'ai été quelque peu dépitée quand, ayant repris du service, il fut décapé sans préavis... Je ne l'avais pas photographié, dommage, le motif ressemblait un peu à ça, l'une de mes premières créations sur bois :


Je trouvai que c'était un bon début... Aussi, dès que j'ai pu profiter de mes journées à plein temps, j'ai abordé la peinture acrylique, pensant débuter une carrière tardive, ne doutant de rien. Lorsque nous emménageâmes dans un village de Vendée je fus sollicitée par un groupe de peintres amateurs pour exposer avec eux. A peine avais-je fini d'accrocher mes deux œuvres que quelqu'un s'intéressa à l'une d'elles, me proposant de l'acheter : j'aurais dû sauter sur l'aubaine au lieu de tergiverser, montrant mon inexpérience dans le domaine...
"Les trois commères" fut donc mon premier tableau exposé, je l'ai encore !


Car évidemment dès le lendemain la personne se ravisa et ne demanda plus rien à la débutante sans avenir que j'étais... Un malotru du village décréta alors sans ménagement que je devrais faire autre chose... que les gens qui n'étaient pas doués ne devaient pas s'obstiner (peut-être parlait-il pour lui). Bon, c'était mal parti pour une carrière artistique, je n'avais plus qu'à aller randonner ou faire des voyages comme tant d'autres retraités... Mais on ne stoppe pas mon élan créatif aussi facilement, je persistai donc... et osai exposer quelques travaux.
Au début je restai sur le registre animalier... Je signai "Lina" en souvenir de l'une de mes arrière-grands-mères. Ma maison d'alors étant située non loin du zoo des Sables d'Olonne, les bêtes captives furent mon sujet favori.


















Comme j'aime les fleurs presque autant que les animaux, des iris sauvages d'une oliveraie toscane, sous les remparts de Monteriggioni, m'inspirèrent un quadriptique ; je ne puis revoir ces tableaux sans ressentir l'émotion de la découverte de ce village, perché entre Sienne et Volterra, dans la lumière déjà chaude d'un matin de mai...

 

Néanmoins le pou indélicat avait toutefois un peu raison et finalement me rendit service : je fis donc autre chose, tout en continuant à peindre... j'appris à feutrer la laine chez Odile Baillœul et donnai à mes chats tout un peuple de souris...
.

puis m'orientai vers le feutrage sur support de lin ; enfin  quelques dioramas illustrèrent des fables de La Fontaine.

Raminagrobis, le chat juge qui règle à sa façon le litige entre la belette et le lapin


Maître Corbeau sur un arbre perché...


La chatte douairière de Madame d'Aulnoy inaugura une série de personnages de contes.


D'autres figurent sur mon site Perlimpinlaine, qui devrait reprendre un peu de dynamisme lorsque je serai enfin installée.
Ayant découvert un site italien, fili di poesia, et aussi les créations d'Astrid Lecornu, je me lançai dans le fil de fer, cela m'amusa beaucoup mais n'eut qu'un temps. Peut-être y reviendrai-je...


Souvent autodidacte, j'ai cependant pris quelques cours : chez Laetitia Miéral, comme je l'ai déjà dit, j'ai perfectionné la technique du papier, peuplant la maison d'un certain nombre d'animaux costumés.

II y a bien longtemps, dans le petit atelier de Corinne, au fin fond du vieux Lille, les mercredis matin d'un trimestre entier furent consacrés à réaliser la patine d'une chaise basse, 


Corinne est certainement la chtite personne que j'aimerais le plus retrouver aujourd'hui pour lui dire combien son enseignement m'a été précieux, nous faisions alors du shabby sans le savoir, je ne connaissais pas encore Rachel Ashwell qui avait pourtant déjà publié son premier ouvrage ("Shabby chic") et j'ai depuis consacré beaucoup de temps à cette pratique, merci Corinne et Rachel... Ces bidouilles-là m'ont permis de nous créer un intérieur très personnel à peu de frais dans lequel chaque objet a son histoire...
J'ai repeint une tête de lit à la vénitienne...


... et si vous me dites qu'il s'agit d'un fond de lit vous aurez raison, mais ce dernier sera très fier de parader bientôt en tête de lit ; un banal petit meuble qui s'ennuyait dans un bric-à-brac a été métamorphosé en une bien pratique épiçothèque


qui trône désormais dans notre cuisine.

Le bas d'un vaisselier déniché dans une grange corrézienne et patiné par mes soins est devenu support d'évier grâce au concours d'un habile menuisier.


Depuis peu je me suis lancée dans la tapisserie, passant tout récemment une semaine délicieuse à rafraîchir un lit Louis XVI,


un week-end de pluie à refaire une chaise :


Là ça devient du lourd, et la seule aide que j'aie eue est celle d'un cours en ligne d'un diligent tapissier... Bon, le résultat n'est peut-être pas à la hauteur de celui d'un pro mais il nous convient.


Il faudra cependant que je trouve le temps de participer à quelque stage pour améliorer ma technique.
Instable, éclectique, touche-à-tout, dilettante... tout ce que vous voulez... en attendant je m'amuse beaucoup... et utilement... et sans trop consommer puisque je recycle... Vive la brocante et autres vide-greniers !
Le jardin n'est pas en reste ; ventouses reconverties en vases, auge fleurie, massif toscan, portail relooké, bassine aux aromates, rosier-oiseau... et ce n'est que le début ! Attendons les fleurs pour les photos mais elles font les frileuses dans ce bel avril aux nuits trop froides...

Mon trio de chouettes en papier, en tickets de caisse plus exactement, vous dit "A bientôt !" Oui, je sais, je consomme aussi parfois, bien obligée.

10 commentaires:

  1. De biens jolies choses que vous avez réalisées. Bonne continuation.
    Amicalement
    Coline

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci Coline, à bientôt peut-être !

      Supprimer
    2. Merci Hélène, pour vos appréciations ; je ne vends pas de souris en laine car je leur ai fait illustrer un diorama sur une fable de La Fontaine, "La Ligue des Rats".
      Amicalement

      Supprimer
  2. Oh , que de merveilles ! Vous avez des " doigts d'or " , bravo !
    Je me retrouve un peu dans votre éclectisme , mais je n'ai ni votre talent , ni votre patience et des pbs de dos m'empêchent certaines créations !
    J'adore vos souris en laine feutrée ( j'ai un ourson ainsi ) , c'est mon petit nom dans une autre langue , les vendez vous ? merci .
    Biz

    RépondreSupprimer
  3. Super les "bidouillages"!
    Moi aussi j'adore bidouiller alors je crois bien que ce blog va beaucoup me plaire.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci LOlifa pour tous ces commentaires, j'ai vu que vous faisiez aussi de bien jolies choses, j'adore votre rouge-gorge, c'est mon oiseau mythique, il y en a toujours un qui vient me parler là où j'habite. A bientôt !

      Supprimer
  4. Grace à Marie, je découvre ton blog, moi aussi j'aime bidouiller, retaper transformer, "restaurer"...alors à bientôt.
    AA

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci, vive la brocante et la bidouille, à bientôt donc.

      Supprimer
  5. Vous avez du talent. Bravo !!��

    RépondreSupprimer