mardi 12 juillet 2022

Petites déceptions et grands émerveillements...


Nous voilà revenus de notre périple provenço-italien, fourbus (c'est loin) mais ravis (c'est beau). Rentrés depuis quelques jours, valises défaites, retour aux  réalités du quotidien mais avec des étoiles plein la tête et des rêves de nouveaux départs... cependant aussi quelques regrets de ce qui n'a pas été à la hauteur de ce qu'on avait imaginé parce qu'on se fie trop à ses petits scénarios, on se déroule le film avant de partir, cartes, guides et Internet à l'appui... 


Eh bien non, vous n'avez pas eu droit aux ravioles à la truffe blanche à Alba un premier juin, la truffe dans la patrie italienne de la truffe blanche, c'est à partir d'octobre et puis c'est tout, on ne fait pas n'importe quoi ici, Slow Food veille au grain, que dis-je au tubercule. Alors vous vous offrez quelques petits pots de crème de truffe, de un pour cent à 8 pour cent de truffe selon le prix, faute de mieux, histoire de ne pas être venus pour rien... Et vous repartez contents malgré tout car les patchworks de vignobles du Piémont, vus de la route des crêtes, sont sublimes. Mais quand même, le jour de votre anniversaire, que vous aviez tenu à fêter à Alba, vous espériez mieux que des spaghettis bolognaise...


Eh bien non, vous n'avez pas trempé vos articulations malmenées par le voyage dans les eaux chaudes sulfureuses d'Acqui Terme, la station thermale tellement réputée depuis l'époque romaine n'a pas survécu au confinement imposé par le covid, les thermes ont été rachetés par des particuliers, tant pis pour vous qui étiez un peu là pour ça, nantie seulement de votre guide du Routard de 2017 (c'est malin, un guide du monde d'avant !) vous irez à Gréoux-les-Bains la prochaine fois, ce sera plus près...

Eh bien non, vous n'avez pas vu sur le plateau de Valensole des champs de lavande à perte de vue, les Chinois la cultivent maintenant et en parfument le monde entier à moindre frais, peut-être aussi à moindre senteur. Il paraît aussi que l'Europe s'en mêle, diabolisant l'huile essentielle de lavande pour des raisons obscures... Contentez-vous de faire quelques photos en humant ce parfum tellement apaisant ...  oui mais, comme pour la truffe vous êtes venus un peu trop tôt, l'apothéose c'est en juillet... 

Et ce gîte perché sur les remparts de Biot, vous en aviez tant rêvé ! Vous pensiez, naïve que vous étiez, qu'il était accessible ? Il y avait de quoi se rompre les os en descendant, d'ailleurs une des rues du village a été baptisée "Rompi Cuou", je n'invente rien... Vous étiez comme la mule du Pape, capable de monter mais incapable de redescendre...

Eh bien non, vous ne vous êtes pas baignée où vous vouliez alors qu'il faisait très chaud, peu de plages acceptent les chiens (peu de plages mais ce sont d'ailleurs les plus propres, leurs maîtres sont en général plus vigilants que tous ces sagouins qui abandonnent partout leurs canettes et autres emballages, quand ce n'est pas pire !). Vous ne vous êtes pas baignée partout, pas plus que vous n'avez visité certains jardins interdits aux chiens, même disciplinés et tenus en laisse... 

Et la principauté de Monaco, vue de la haute corniche, était grise sous un ciel de pluie, la mer était de plomb... on distinguait à peine les gratte-ciel et tout là-bas, noyé dans la brume bleue, le petit rocher célébrissime...


Mais alors, me direz-vous, où sont les bons moments, qu'est-ce qui a pu vous plaire à ce point, vous émerveiller malgré les aléas ? Mais tout le reste bien sûr, voyez plutôt... c'est ici.