Il est où le bonheur ?..

Dans la maison 






















Plus de pain pour ce soir ? Vite, sautons dans le carrosse pour faire 2 km, la boulangerie est encore ouverte...
Mais ça c'était hier.
Aujourd'hui, confinement oblige, j'ai appris à  pétrir, j'ai découvert qu'il n'y a rien de plus simple que de faire son pain,  j'ai vite fait de malaxer ma pâte à la main (dire que certains achètent des balles souples pour se détendre !) de la laisser gonfler, de la regarder cuire, de humer l'odeur de la tourte et  de la baguette juste sorties du four... Un romancier oublié a écrit que l'on devrait faire des confitures "rien que pour l'odeur". C'est la même chose pour le pain...
Et tant que j'y suis je m'initie aux secrets de toutes les pâtes...

Enfin une bonne nouvelle !

La radio ne m'a jamais été aussi précieuse : il y a toujours une émission intéressante pour peu qu'on jongle avec les fréquences, j'y retrouve des voix connues et appréciées depuis longtemps, voix qui parfois se sont tues ou voix qui me rappellent des visages amis du passé, comme celle de M.D. à qui j'ai enseigné dans une autre vie les subtilités du subjonctif et qui m'apprend maintenant sur les ondes comment va le monde... (bien mal Môssieu !)

Dans la grange



Depuis que notre atelier a été installé dans cette vieille grange retapée la passion créatrice est revenue mais il a d'abord fallu réorganiser nos espaces pour pouvoir s'y retrouver, ne pas avoir à chercher pendant des heures la pince plate ou le bout de lin rose ; notre armoire baroque a été d'un précieux secours pour ranger tout mon bazar, le grand meuble de mercerie a accueilli celui de Jean.



Il n'y a pas beaucoup de promeneurs en ce moment mais les créations s'exposent en même temps que les fleurs du jardin...


Dans la campagne proche

Un kilomètre autour de chez soi, c'est peu...  mais pour qui aime observer la nature il n'est guère besoin d'aller plus loin, même les pissenlits sont dignes d'intérêt... Bientôt nous aurons droit à 100 km, quel luxe !

Dans le jardin

Les clématites, les fragiles pivoines, les glycines, les iris, les valérianes et bientôt tant d'autres prennent le relais des arbres fruitiers qui sont défleuris depuis plus de quinze jours déjà ; la promesse des fruits console de l'apothéose trop vite passée des fleurs...


Les cerises n'ont plus qu'à rougir ; cette année, les gelées matinales d'avril ont épargné les frêles pistils...



Après son chèvrefeuille d'hiver, un enchantement olfactif, le rosier de Banks et les acacias en fleurs de ma voisine Claire répandent leurs suaves fragrances dans le petit chemin du moulin (si vous êtes connaisseurs, vous me direz que les Banks ne sentent guère et vous aurez raison ; mais ils ensoleillent si bien le vieux mur !).


Dans la lecture

Tout un week-end passé à les transporter de la remise à la grange, du grenier à la chambre qui fera office de bibliothèque, tout un week-end à trier, à décider de se séparer de quelques-uns, à se raviser, à les remettre sur les étagères, pour avoir déménagé plusieurs fois je sais que les livres tiennent beaucoup de place quand on les dérange ; sagement alignés ils font oublier leur nombre... et sont de fidèles sentinelles contre l'ennui.

Dans la basse-cour

L'une des deux sœurs Etienne, nos nouvelles pensionnaires, s'essaie à l'escalade sur le tas de brindilles devant la remise.


Dans le travail (?)


Le télétravail va bon train, assisté par une Nala pressée d'aller jouer : à quand la pause ?

Dans le progrès ? Allons donc...
Dans la poésie ? Oh oui !


Ce court poème est extrait du dernier recueil de Jean, "Le Tombeau de l'Avenir", plutôt pessimiste, publié récemment et dont je vous livre un autre poème, aussi noir que mon plus bel iris :



Mais je ne veux pas terminer un tel article sur une note sombre :


"Les oiseaux de mer", première strophe des Variations Aquatiques, nous invite à nous envoler vers des horizons marins :


Textes extraits du recueil "Le tombeau de l'avenir" de Jean-François Zanette, Editions Flammes Vives.
http://www.flammesvives.com/Boutique/Produit/Le_tombeau_de_l_avenir/248/

8 commentaires:

  1. Quel bonheur que celui de la lecture de ton billet ce matin tout en buvant mon thé et en croquant dans du pain généreusement garni de miel ! Le commentaire que j'avais par trois fois tenté de publier sous ton dernier billet n'ayant pas fonctionné, mystérieusement évanoui de l'écran dès lors que je cliquais sur la touche Publier, je prendrai mes précautions cette fois-ci, j'enregistrerai mon message pour te l'envoyer en privé au cas où il lui arrive la même mésaventure qu'aux précédents.
    Je me retrouve parfaitement dans tes propos sur ta vision de l'Homme face au Monde qui l'entoure. Ecologiste convaincue, adepte d'un mode de vie raisonné et et raisonnable, respectueux de l'environnement, je suis effarée de voir la course folle dans laquelle ce monde est lancé et qui le mène à sa perte. Pas plus que toi je n'ai confiance en l'humanité pour rétablir l'équilibre nécessaire à la survie de notre planète surtout avec certains dirigeants actuels.
    Par contre pour moi, cette réclusion forcée a été plus difficile à aborder. Je ne sais pas si tu as lu mon dernier billet de blog mais j'ai évoqué ces sentiments mêlés et contradictoires qui m'ont envahie, le poids des incertitudes et les inquiétudes pour les proches ( notamment mon deuxième fils bloqué en Colombie. Je précise qu'il présente une pathologie à risque ). Et puis ce fichu télé enseignement si chronophage et vraiment épuisant.
    Pourtant , j'ai tout de même trouvé le temps d'une broderie ( cela faisait bien longtemps ) , j'ai beaucoup lu ( les livres sont mes indispensables et je me suis imprégnée de la pensée de ceux qui sont plus sages que moi , Edgar Morin et André Comte-Sponville par exemple. J'ai beaucoup jardiné, ( luxe suprême que celui d'avoir un jardin à l'heure actuelle ) et donné raison à Cicéron qui disait que le bonheur était d'avoir une bibliothèque et un jardin ( revoir la citation exacte ). J'aime ma vie à la campagne même si j'aime les villes pour les beautés architecturales qui y sont exposées, leur histoire et leur vie culturelle.
    A la campagne la vie culturelle est à réinventer. Hier soir, ma fille m'a demandé de lui lire une histoire comme quand elle était petite ( elle a 20 ans ) et je lui ai donc lu "le silence de la mer " de Vercors dont nous avions parlé la veille et qu'elle ne connaissait pas. En échange elle m'a offert une interprétation au piano du Clair de lune de Debussy qu'elle travaille depuis deux semaines.
    En voyant les photos de ta grange, je me dis que la vie doit s'y écouler de la manière la plus douce qui soit, et je m'y verrais bien à rêvasser, lire ou créer comme tu dois le faire en ce moment !
    Je t'embrasse Marie *

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    1. Bonjour Marie, une fois de plus je vois que nous partageons les mêmes inquiétudes, j'avais fait un billet beaucoup plus long et plus détaillé sur tout ce que nous avons infligé à la planète, puis j'ai élagué en me disant que je voulais rester plus légère, et à ce moment-là oui j'ai douté comme toi, je me suis demandé s'il fallait continuer ce blog, si je n'allais pas déplaire en évoquant mes petites joies quotidiennes de retraitée dotée d'un coin de campagne assez idyllique. Je dois te dire que j'hésite encore mais ta réaction m'incite à poursuivre ce blog (sans lequel nous ne nous serions pas connues, et qui me permet de donner des nouvelles à des amies que je ne vois plus)... Et puis j'ai lu ton dernier billet, si beau, si émouvant, j'ai écouté Charlotte lire Fred Vargas , j'adhère pleinement à tout ce qu'elle dit, cela me donne envie de continuer, je ne sais pas si c'est utile mais j'en ai besoin. J'ai besoin aussi de ton blog, de tes jolies photos, sans toi j'aurais certainement déjà arrêté, je suis une touche-à-tout mais pas une persévérante. Quand je lis les commentaires qui te sont destinés (pas tous, il y en a trop !)je me dis que tu dois continuer, même s'il y a des critiques acerbes parfois. Et puis ton roman en gestation, ne l'oublie pas ! Je te souhaite bon courage pour cette drôle de rentrée, ça ne va pas être de la tarte de faire cours avec un masque . Je t'embrasse.

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  2. J'allais oublier : Félicitations à Monsieur pour ses poèmes !

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    1. Monsieur mon poète est ravi que tu le félicites et te remercie.

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  3. bonsoir, comme Marie mon commentaire à votre dernier billet n'a jamais voulu passer, j'espère avoir plus de chance cette fois ci, oui ce temps difficile du confinement nous a permis de nous recentrer sur nos désirs profonds, et notre envie d'une autre vie, la réinventer, personnellement c'etait en moi diffus et maintenant je suis sure , même si beaucoup ne changerons rien et reviendrons vite à leur ancienne façon de vivre, j'ai décidé de ne voir que le bon coté; ceux qui bougent et qui veulent autre chose, ma petite part du colibri. je pense que vivre à la campagne est une chance même si je vis dans une ville moyenne avec une maison et un jardin, j'adore votre grange et que ce doit être agréable d'y lire ou d'y bricoler. bonne soirée

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  4. Bonjour Marie, je viens vous rassurer votre commentaire est bien passé cette fois et je vous en remercie. Il est vrai que cette période nous a permis de faire le point sur bien des choix. Celui de notre grange, fait en 2018, a été judicieux, il est important de se sentir très bien dans un endroit quand il est devenu vital de moins bouger. Avoir un jardin même petit en ce moment est une vraie richesse... J'ai aimé votre allusion au colibri, clin d'oeil à quelqu'un que je n'ose plus nommer : comme il a raison, comme il dérange, comme on le critique ! Il a plus de bon sens que de diplômes, et alors ? Amicalement.

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  5. Et bien je vais continuer dans la série des" Marie" puisque je m'appelle aussi Marie. Je voulais vous remercier de votre visite sur "juste après l'averse" et pour votre très gentil commentaire. C'est exactement cela, je peins la vie qui va au quotidien comme s'il s'agissait d'un voyage, d'où le style carnet de voyage. Je suis contente que vous vous soyez abonnée. Ca a l'air bien joli chez vous et votre grange pour bricoler, lire, écrire et peindre a l'air très chouette ! A bientôt Marie

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    1. Bonjour Marie 3°, nous nous retrouvons toutes sur ces petites choses qui ensoleillent le quotidien. Mais "Juste après l'averse", c'est bien aussi pour toutes les odeurs de la terre que l'ondée réveille : j'ai toujours aimé la pluie et votre titre m'a interpellée. Notre grange,souhaitée depuis si longtemps et enfin terminée, est effectivement un refuge plaisant et inspirant dans un lieu bucolique que nous avons cherché pendant des années... A bientôt sur votre blog (le mien patine en ce moment).
      Amicalement,
      Minne

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