C'était la première vraie soirée estivale ; la nuit de juin tombait sur la rivière sans apporter la moindre brise. Nous dînions avec des amis dans le jardin sous l'albizia. Je venais de servir des verrines de fraises lorsqu'une flèche noire survola les massifs de roses et fut happée par l'obscurité : à cette heure tardive ce n'était pas une hirondelle, c'était sûrement une chauve-souris.
Mais presque aussitôt une deuxième, puis une autre, puis dix, puis vingt, puis cinquante, puis... nous en avions le tournis... Toutes venaient du faîte du toit, sous la poutre maîtresse, jaillissant de notre charpente au-dessus du grenier, toutes fonçaient vers la Dronne pourvoyeuse de moustiques... Elles étaient minuscules, c'étaient des pipistrelles... nous ne les avions pas dérangées en venant vivre ici, elles ne nous dérangeraient pas non plus... Nous avons trinqué pour baptiser notre maison : ce serait donc "Les Pipistrelles".
Depuis notre emménagement en décembre, sans le savoir, nous vivions sous un toit dont les vieilles poutres rugueuses étaient ornées de pendeloques vivantes qui dormaient. Nous ne les avions jamais vues, nous n'en avions jamais vu autant à la fois !
Dès le lendemain je repris mon fil de fer : vite, créer une pipistrelle pour orner la façade ; mais d'abord une araignée pour me faire la main...
Sur le mur blanc de la terrasse elle accueille les visiteurs et annonce la couleur : ce sont des bêtes de la maison que nous respectons comme les autres, ne pas y toucher...
Une caisse récupérée a été maquillée en vert Provence pour servir de support à un bacopa.
Des pots de résiniers, achetés sur un vide-grenier, pour mes pétunias blancs.
Des palettes qui gisaient derrière un magasin ont été peintes en vert jardin ou en blanc et font un accueillant canapé de terrasse. De bons moments de lecture ou de rêverie en perspective...
Nos oies, adultes maintenant, sont très soucieuses de vivre près de
nous, de mêler leur cacardante compagnie à celle des convives qui ne
sont pas toujours anatidaephiles. Il a donc fallu installer des
ganivelles pour limiter leur espace.
Je ne les ai pas posées en ligne droite, j'ai toujours préféré les courbes : leurs souples ondulations répondent à celles des longs cous soyeux !
peureuses au début, le courant les inquiétait, elles sont ravies maintenant et s'immergent complètement, nageant même sous l'eau. Quand elles redressent la tête, leur duvet scintille comme neige.
Les roses et les iris se fanent, les hémérocalles et les glaïeuls prennent la relève.
Sous le canoë, un endroit bien mal entretenu, dirait le commun des mortels... N'y touchons pas, ne dérangeons pas, c'est l'abri de notre ami le hérisson que j'ai vu un soir lever le nez sous la lune.
Premières tomates, minuscules, mais si précieuses puisque c'est moi qui les ai plantées, en prenant soin de leur construire une paillote en bambous...
Le chaudron aux herbes est bien garni sous un geyser de cives, il va falloir éclaircir le persil et la ciboulette ; l'estragon est régulièrement dépouillé de ses feuilles si délicieuses que j'en mets dans toutes mes salades...
Plus loin la menthe, la ciboulette et la sauge occupent un gros pot chacune, les thyms et la sarriette ornent un massif. de plantes sèches .. un romarin, un laurier-sauce, une verveine... et j'en oublie sûrement...
Les vieilles poteries rapportées de Castellina in Chianti ornent le massif toscan. Nos trois petits cyprès, sous le sourire énigmatique de Pomone, nous parlent de ces collines lointaines que nous aimons tant...

L'auge peinte en vert jardin est déjà parée de marguerites, de pétunias
et de verveines. Hier elle s'ennuyait ferme parmi d'autres encombrants dans un
coin de la grange ; aujourd'hui elle parade près de la terrasse...
Qui va atteindre le sommet le premier ? Le rosier Jacques Cartier ou le dipladenia blanc ? Tous deux sont des champions de la grimpette, leur Ventoux c'est le treillage...
Les dipladenias rivalisent en générosité avec les sempiternels géraniums ; aussi les ai-je mis en concurrence de part et d'autre de l'entrée...
La gardienne de cet Eden, Nala
"Comment veulent-ils que je découvre le monde s'ils me mettent des barrières partout ?"
"Comment veulent-ils que je découvre le monde s'ils me mettent des barrières partout ?"
Les Pipistrelles vous disent à bientôt, les travaux de la grange vont reprendre. Cependant nous ne sommes plus aussi pressés de voir les
maçons revenir : un nid de rouges-queues a été édifié au-dessus du
portail, quatre ou cinq petits becs-jaunes affamés le festonnent; Nous
attendrons qu'ils s'envolent pour relancer les artisans...
Bientôt un an que mon blog a vu le jour !
Merci à mon fils pour m'avoir aidée à le mettre en route, merci à mon mari pour sa patiente collaboration, merci à "Marie et les Agapanthes" pour l'avoir fait connaître et propulsé bien au-delà de notre pays, merci à Lô pour son soutien indéfectible et notre précieuse correspondance, merci à tous ceux qui m'ont encouragée par leurs commentaires, ou qui tout simplement prennent le temps de le parcourir...
Merci à mon fils pour m'avoir aidée à le mettre en route, merci à mon mari pour sa patiente collaboration, merci à "Marie et les Agapanthes" pour l'avoir fait connaître et propulsé bien au-delà de notre pays, merci à Lô pour son soutien indéfectible et notre précieuse correspondance, merci à tous ceux qui m'ont encouragée par leurs commentaires, ou qui tout simplement prennent le temps de le parcourir...
Bel été à tous et à bientôt !
Ouais, enfin,... pour les Fleurs, les Oies et, accessoirement, la cuisine, on préfère largement te laisser la main !
RépondreSupprimerLa relève ne sera donc pas assurée ? Je peux donner des cours, ça me rappellera le bon temps... le temps actif plutôt, le bon c'est maintenant...
Supprimerexiste-t-il un paradis des fleurs et des animaux, visiblement à Tocane-Saint-Apre. Quelles belles photos, volatiles et bipèdes font bon ménage le long de la Dronne sans oublier l’impetueuse Nala à la recherche d’une incontrôlable facétie, Monique tu sais nous vendre du rêve, de plus tout change avec les rayons du soleil. Une grosse pensée des Tauriacais .
SupprimerMerci Sébastien pour ce sympathique commentaire qui me touche car tu as compris que le rêve est pour moi plus important que tout, et aussi la poésie des choses du quotidien ; et si je peux transmettre un peu tout ça tant mieux ! Bises à tous les deux.
SupprimerBel été à vous aussi et quel joli bock couleur du temps !
RépondreSupprimerMerci Aliza, bonnes vacances !
SupprimerExcellent !
RépondreSupprimerDétails plus tard...
Lô
Ma chère Minne, les « Pipistrelles ", original et fidèle à l’envIronnement, bien trouvé, bravo !
RépondreSupprimerTes photos sont belles, miracle des couleurs, j’aime tes décos « shabby ! »,..
Tes écrits sont généreux, «fleuris », ils nous font pénétrer dans ton univers où « tout n’ est que beauté...calme et volupté...»...
Enfin, ce dernier petit miracle :celui de me voir citée, merci! à côté de ton cher Jean - François.
Ta très fidèle Laurence , Lô pour les intimes ...
Merci Lô, j'espère que ton programme d'été se poursuit comme prévu, ton planning m'a impressionnée! Quant à tes commentaires, ils sont toujours du velours pour moi, je dois dire que je les attends avec gourmandise... C'est pour cela que je ne te préviens pas, j'aime les découvrir par hasard... Il était normal que je te cite, sans tes encouragements je n'aurais fait ni ce blog ni... le reste... A bientôt par lettre !
RépondreSupprimerLa vie semble couler tout en douceur aux Pipistrelles ( quel joli nom ! ) et dans son jardin qui ressemble à un Eden où plantes et animaux cohabitent en totale harmonie avec bonheur. Tes écrits servis par une plume fluide sont toujours très plaisants à lire. Merci pour le clin d'oeil. Bises Marie *
RépondreSupprimerBonjour Marie et merci une fois encore pour ton joli commentaire ; je n'exagère pas quand je dis que tu as donné un sacré élan à mon blog ( mais pour les abonnements ça végète, tant pis...) Bises de Tocane, (j'adore ce nom qui me rappelle "tocade" et "Toscane"). Quant aux Pipistrelles, c'est en souvenir d'un moment magique, notre première vraie soirée d'été ici...
SupprimerLo m'a incité à vous lire.Une merveille de beauté et de simplicité..Je me sens "petit ".Je suis trop souvent absent pour obtenir un tel ravissement floral.Toutefois je parle aux fleurs de mon unique massif.Elles réagissent en donnant de leur meilleur!!
RépondreSupprimerBonne suite en espérant que les orages ne vont pas ternir ces belles réalisations ?
Alain Wallon la Morelie 24120 Villac.
"wallonmorelie@yahoo.fr
Bonjour Alain,
SupprimerUn grand merci pour votre appréciation ! Ainsi vous aussi vous parlez aux fleurs et aux arbres... je murmure à l'oreille des plantes depuis si longtemps ! Je parle aussi à mes animaux comme s'ils étaient des personnes, les voisins doivent me croire un peu dérangée... Amicalement,
Minne