On
ne vit pas en Périgord sans tomber dans une addiction bien inoffensive
et dont on ne cherchera jamais à se défaire. Périgord, écrin de
centaines de châteaux et d'églises romanes, terroir de vignes et de
noyers, région de bien-vivre et de gastronomie, terre de parler chantant
et de manger grassement, terre de chênes noirs et rabougris, de sols
rouges et de causses creux peuplés de bêtes bondissantes, terre de
Préhistoire et d'Histoire tumultueuse dont le Brexit est le dernier
avatar...
Périgord
des Pétrocores qui abrite dans des monastères perdus des bonzes en
robes rousses et qui voit passer sur ses chemins des pélerins de
Compostelle, Périgord dont la tradition d'hospitalité n'est plus à
démontrer, Périgord terre de toujours et de tous. Lascaux, Biron,
Beynac, Brantôme, Hautefort, Bergerac, Sarlat, noms prestigieux dont
certains sont connus bien au-delà des frontières à divers titres...
Périgord terre de conf(l)its dont les plus récents opposent les amateurs
de vin aux buveurs d'eau, ou encore les amateurs de magrets aux
mangeurs de salade...
Mais une seule richesse réconcilie chez nous
les veganes et les spécistes, un champignon capricieux qui est le plus
terrien des auxiliaires de la haute gastronomie, un produit présent sur
les tables les plus étoilées comme sur la toile cirée des cuisines les
plus modestes :
Cette
richesse c'est la truffe, notre diamant noir, la mélanosporum qui est
d'ici et qu'on essaie d'acclimater ailleurs avec plus ou moins de
bonheur, la truffe elle aussi menacée par le réchauffement climatique...
Vous savez de quoi je parle ? Sinon c'est ici...