Installation

Dès notre arrivée, les meubles à peine installés, les cartons tout juste défaits, il faut penser à l'essentiel : décorer la maison puisque c'est Noël dans deux jours.

Premier soir à Tocane, nous sablons le champagne avec des amis au milieu du désordre... A l'extérieur la petite maison s'illumine déjà. Mon cher papier est toujours à l'honneur, façonné en noeuds petits et grands, du kraft blanc que j'ai peint de rayures bayadère ou aux couleurs du temps, comme la robe de Peau d'Ane, et que j'ai façonnés pendant nos dernières soirées olonnaises : une déco de fenêtre ou de balcon pour presque rien, et qui, une fois vernie,  résiste aux intempéries : qui a dit que le papier était un matériau fragile ?

La petite marquise a mis son habit de fête en feuillages panachés et s'illumine aussi dès la tombée de la nuit de guirlandes solaires et de bougies en cages.

Les passereaux d'ici ne savent pas encore la chance qu'ils ont... Certains s'approchent timidement, le premier rouge-gorge est apparu hier, la première mésange bleue ce matin. Mais impossible de les photographier, ils sont encore peureux et ne font qu'une halte furtive et gourmande dans leur village de nichoirs.

Quelques hellébores blancs, l'une de mes fleurs favorites ; l'an prochain j'espère avoir le plaisir de les voir fleurir dans le jardin... Dès janvier ceux-ci vont agrémenter quelques recoins ombreux.

La cheminée est ravie d'avoir repris du service, parée de plumes et d'oiseaux ; les vieux murs se réchauffent, la maison retrouve son âme...

Premier réveil à Tocane, lever de soleil du solstice d'hiver, côté rue, côté chemin plutôt, tant mieux : ce dernier contourne le hameau, frôle le vieux moulin, passe devant chez nous pour aller se perdre dans les prés à chevaux que borde la rivière ; c'est aussi un sentier de randonnée : des piétons, des cyclistes, parfois même des cavaliers... Pas de camions, sauf notre livreur de bois...









Deuxième jour, un vrai jour de gelée blanche, la Dronne fume, les colverts s'envolent à notre approche ; le jardin côté rivière se réveille, engourdi de froid, poudré de blanc. Le soleil éclaire déjà les fermes du coteau d'en face, il va faire beau.

Une autre perspective : le vieux moulin, côté nord, dans un enchevêtrement de broussailles comme je les aime ; au premier plan un feston végétal customisé par les araignées et peaufiné par le gel...

Les petites Faverolles ont triplé de volume : au crépuscule il fait déjà moins trois, elles font bouffer leurs plumes pour mieux se protéger du froid. Les coqs poussent des cocoricos enroués dès l'aube, qui arrive ici un peu plus tôt qu'à Olonne...

Les cynorrhodons, pruinés de gel, sont la seule touche colorée du jardin... De quelle couleur seront les roses ?

 

Les physalis cueillis en novembre ont gardé leurs belles couleurs et sèchent en beauté ; ici en bouquets d'hiver, là sur le balcon débarrassé de ses atours de Noël on les retrouve, séchés et formant de petites lanternes savamment ouvragées, fières d'orner des bouteilles colorées.

Dès le lendemain de Noël je repère les boutiques qui m'intéressent le plus, ici comme ailleurs : les brocantes...

Les brocanteurs des environs me connaissent déjà, j’ai trouvé chez eux quelques trésors. Chinés à Tocane une jolie petite table carrée et un perroquet pour l’entrée, dans la Caverne d’Ali Baba des nichoirs pour le jardin, à Château-l'Evêque, un fauteuil Louis XV et de petites assiettes en porcelaine à guirlandes de roses… J'ai repéré de beaux chevalets anciens pour Jean-François, ses tableaux sur la Sérénissime méritent bien qu’on fasse un effort de présentation… petit clin d'oeil à mon prochain article...

A bientôt !